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Aung San Suu Kyi a été libérée

Après des années de répression de la dictature militaire et de lutte du peuple birman, Aung Sans Suu Kyi est enfin libérée.
Elle est autorisée à se déplacer librement, et à se présenter aux élections législatives partielles du 12 avril 2012. Sa candidature a été enregistrée le 18 janvier 2012.

Appel à manifester pour la libération de Aung San Suu Kyi

Novembre 2010 – Communiqué
Antoinette Fouque et l’Alliance des Femmes pour la Démocratie appellent, avec le collectif d’associations rassemblé par Info Birmanie, à se rassembler pour la démocratie en Birmanie, samedi 13 novembre à 14h45 sur le Parvis de la Mairie de Paris.
Combattante de tous les instants pour la démocratie dans son pays, alors qu’elle est emprisonnée ou en résidence surveillée la majeure partie du temps depuis 1989, Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la Paix, ne peut pas être instrumentalisée par la junte au pouvoir, qui organise une démocratie de façade et continue de tenir enfermés des milliers d’opposants.

Pour être solidairement à ses côtés depuis près de vingt ans maintenant, nous connaissons son courage, la force de son engagement et de ses liens avec le peuple birman, son intelligence humaine et politique, nous savons que toute liberté gagnée sera l’occasion pour elle de s’exprimer et d’agir pour les buts qu’elle a toujours poursuivis – démocratie, non-violence, paix entre les différentes communautés -, et d’encourager davantage encore celles et ceux qui aspirent, dans son pays et partout dans le monde, à une réelle démocratisation;

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Vingt ans de solidarité avec Aung San Suu Kyi, un rappel

En 1991, alors qu’Aung San Suu Kyi est assignée à résidence depuis 1989, et que la junte militaire ne reconnaît pas la victoire éclatante de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), aux premières élections libres, Antoinette Fouque lance une pétition internationale, et publie en urgence Se libérer de la peur, préfacé par François Mitterrand et Vaclav Havel.
Dans ce livre, qui venait de paraître en Angleterre à l’initiative de son époux Michael Harris, la leader démocrate raconte et explique, à l’occasion de plusieurs articles et discours, son engagement et les valeurs qui guident celui-ci.
Constamment réédité par les Editions Des femmes-Antoinette Fouque, Se libérer de la peur est toujours disponible ; il est un document exceptionnel puisque son auteure a été depuis lors presque constamment interdite d’expression.
Le 10 décembre 1991, le prix Nobel de la Paix est décerné à Aung San Suu Kyi. La junte l’autorise à quitter la Birmanie pour la cérémonie, mais en lui interdisant d’y revenir. Elle refuse ce chantage, et son mari et ses fils reçoivent la distinction internationale à Oslo ; Antoinette Fouque est à leurs côtés.
A partir de 1994, élue au Parlement européen, Antoinette Fouque multiplie les interventions au Parlement et dans la presse. « Aung San Suu Kyi ne cède pas, ne trahit pas. Elle est vivante, elle lutte, elle nous appelle. Jusqu’à quand, encore, cette femme-courage et son peuple pourront-ils supporter d’être bâillonnés et martyrisés ? Quand nous déciderons-nous à les aider fermement, et à faire triompher, réellement, nos idéaux communs ? » (au Parlement européen, Strasbourg, juin 1995)
De retour de la conférence de Pékin (Conférence mondiale sur les femmes, septembre 1995), où elle a fait partie de la délégation de l’Union européenne, elle rencontre Aung San Suu Kyi à Rangoon, chez elle où elle est assignée à résidence.
En mars 2005, lors de la réunion Pékin + 10 à New York, l’Alliance des Femmes pour la Démocratie (AFD) fait adopter un appel pour sa libération, remis aux délégations de tous les pays représentés.
Les 4 et 5 novembre 2006, le colloque international « Femmes de mouvements, hier, aujourd’hui, pour demain », organisé à la Sorbonne par l’AFD et l’Institut d’enseignement et de recherche en sciences des femmes, est dédié à Aung San Suu Kyi. Un représentant du gouvernement birman en exil y prend la parole.
En septembre-octobre 2007, lors de la « révolution safran » (soulèvement des bonzes puis de la population birmane), un contact de quelques instants a pu s’établir entre Aung San Suu Kyi et les manifestants. Antoinette Fouque lance une nouvelle pétition. « Il y a eu Mandela, Vaclav Havel et leurs peuples… Aujourd’hui, Aung San Suu Kyi continue de méditer, penser, écrire, résister, agir, lutter… » (Publicité en dernière page du Monde du 30 septembre-1er octobre 2007)
De 2007 à 2010, la complicité passive ou active de la plupart des grandes puissances laissent toute latitude à la junte pour organiser son pouvoir dictatorial et corrompu. Pour que jamais le silence ne retombe, Antoinette Fouque et l’AFD mobilisent à de nombreuses occasions, aux côtés de personnalités et d’associations ; en particulier lors du procès intenté à Aung San Suu Kyi en 2009, dans le but de la maintenir en résidence surveillée jusqu’aux élections absolument non-démocratiques de novembre 2010.
Grâce à la présence de quelques diplomates occidentaux, ce procès est une nouvelle occasion pour la « Mandela birmane » de faire savoir au monde qu’elle est en effet pensante et agissante, malgré de si longues années d’enfermement et de souffrances. Peu après, Aung San Suu Kyi et la LND refusent toute participation aux pseudo-élections, dont elle-même était d’ailleurs constitutionnellement exclue.
Ses ami-e-s de Birmanie et du monde entier attendent sa libération le 13 novembre, date théorique de la fin de sa condamnation de 2009, sans illusions mais dans l’espoir. Celle qui a été privée de voir grandir ses deux enfants a déjà annoncé qu’elle chercherait à dialoguer avec les jeunes générations…

« Ce n’est pas le pouvoir qui corrompt, mais la peur… » ASSK

Aung San Suu Kyi, née en 1945, diplômée d’Oxford en philosophie, sciences politiques et sciences économiques, fondatrice de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) en Birmanie, affronte avec un courage exemplaire, sans violence, l’une des pires dictatures de la planète. Un pays interdit depuis plus de trente ans aux organisations humanitaires comme aux journalistes, et où règnent la torture, l’insécurité, la misère et la peur.
Fille d’Aung San, héros national de l’indépendance assassiné en 1947, elle rentre en 1988 en Birmanie pour soigner sa mère gravement malade. La Birmanie qu’elle retrouve est elle aussi très malade et Aung San Suu Kyi réalise alors ce qu’elle avait intuitivement pressenti dès avant son mariage, lorsqu’elle écrivait à Michael Aris, son futur mari : « Je ne te demande qu’une chose, si jamais mon peuple a besoin de moi, c’est de m’aider à remplir mon devoir envers lui. »
Cette année-là, elle prend pour la première fois la parole en public devant plusieurs centaines de milliers de personnes, puis elle parcourt inlassablement son pays soumis à la loi martiale. En juillet 1989, elle est assignée à résidence à Rangoon, condamnée au silence et à un isolement complet. En mai 1990, son parti remporte une éclatante victoire aux élections mais la junte militaire n’en tiendra aucun compte.
En 1990, elle reçoit le prix Thorolf Rafto pour la défense des droits de l’homme décerné par la Norvège et le prix Sakharov pour la liberté de pensée décerné par le Parlement européen.
Le 10 décembre 1991, le prix Nobel pour la paix faisait connaître son combat au monde entier et l’Alliance des femmes pour la démocratie lançait un appel international.
La publication en France par les Editions des femmes en 1991 du livre Aung San Suu Kyi « Se libérer de la peur » est un geste de solidarité qui vise à intensifier la mobilisation internationale pour obtenir sa libération.
« Ce n’est pas le pouvoir qui corrompt, mais la peur : la peur de perdre le pouvoir pour ceux qui l’exercent, et la peur des matraques pour ceux que le pouvoir opprime… Dans sa forme la plus insidieuse, la peur prend le masque du bon sens, voire de la sagesse, en condamnant comme insensés, imprudents, inefficaces ou inutiles les petits gestes quotidiens de courage qui aident à préserver respect de soi et dignité humaine. Un peuple assujetti à une loi de fer et conditionné par la crainte a bien du mal à se libérer des souillures débilitantes de la peur…
Dans un système qui dénie l’existence des droits humains fondamentaux, la peur tend à faire partie de l’ordre des choses… Mais aucune machinerie d’État, fût-elle la plus écrasante, ne peut empêcher le courage de resurgir encore et toujours, car la peur n’est pas l’élément naturel de l’homme civilisé.
» A.S.S.K.

« Comme des enfants qui auraient peur du noir, en ces sombres temps, le parler de Suu Kyi nous éclaire. »
« Si la peur, d’Est en Ouest, peut être aujourd’hui considérée comme universelle parce que simplement humaine, alors la fidélité à soi, le respect de l’autre, l’effort inlassable, la résistance acharnée, l’action humblement quotidienne, le sens des responsabilités, de la dignité, la sagesse d’Aung San Suu Kyi « l’indomptable » peuvent aussi devenir, par sa lutte exemplaire, des vertus universelles, elles aussi simplement humaines.
L’ascèse quotidienne par laquelle, chaque jour dans l’épreuve, le courage et la sagesse triomphent de la peur et de la folie destructrice, c’est le don non violent qu’Aung San Suu Kyi fait, à nous et au monde, et que nous devons savoir accepter pour tenter de l’arracher à l’ombre et au silence de sa prison, et la rendre à ceux qui l’aiment et ont besoin d’elle.
» Antoinette Fouque, Passages, décembre 1991.
Le 15 juin 1995, avant la Conférence des Nations unies sur les femmes à Pékin, Antoinette Fouque, députée européenne depuis un an, déclarait lors d’une session du Parlement européen :
« Aung San Suu Kyi ne cède pas, ne négocie pas, ne trahit pas. Elle est vivante, elle lutte, elle nous appelle. (…) Jusques à quand, encore, cette femme-courage et son peuple pourront-ils supporter d’être baillonnés et martyrisés ? Quand nous déciderons-nous à les aider fermement et réellement à faire triompher nos idéaux communs ? »
Sur le chemin du retour de Pékin, elle fait une halte par Rangoon pour rencontrer Aung San Suu Kyi, qui peut alors, pour une courte période, recevoir des visites. Elles parlent longuement de la Conférence sur les femmes, de la démocratie et du bouddhisme, des investissements étrangers, de la prostitution et de la force des femmes…
Le 30 mai 2003, dans le nord de la Birmanie, Aung San Suu Kyi et des militants de son parti échappent à une attaque. Arrêtée peu après, elle est placée au secret. Depuis, gardée en permanence par des militaires, elle vit totalement isolée du monde extérieur.
Au colloque organisé par l’Alliance des Femmes à la Sorbonne le 4 novembre 2006 et dédié Aung San Suu Kyi, Monsieur Ang Kuo représentant en France le Conseil National de l’Union de Birmanie nous a dit :
Madame Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix en 1991, a 61 ans, le 19-06-06. Elle est détenue dans son propre pays depuis onze ans sous ordre de la junte militaire au pouvoir illégal. Elle est à ce jour la seule lauréate du prix Nobel de la paix à être privée de liberté et à vivre comme prisonnière d’opinion en Birmanie
Nous pouvons, maintenant, constater que l’assignation à résidence d’Aung San Suu Kyi est, cette fois, pire que les précédentes. Même le Prof. Paulo Sergio Pinheiro, Rapporteur Spécial des Droits de l’Homme de l’ONU et le Dr. Ismail Razali, Envoyé Spécial du Bureau du Secrétaire des Nations Unies, n’ont plus le droit d’entrer en Birmanie et de rendre visite au Prix Nobel de la paix birman depuis 2003. Même le Ministre des Affaires Etrangères de Malaisie, Mr. Syed Hamid Albar, envoyé spécial de l’ASEAN, s’est vu refuser par la junte une visite à Madame Aung San Suu Kyi lors de sa visite officielle à Rangoon qui a été abrégée brutalement, le 24 mars 2006, selon l’AFP. Enfermée, surveillée, muselée, elle nous fait cependant entendre son appel constant à soutenir le combat non-violent de son peuple: Mesdames et Messieurs, c’est un très grand honneur et privilège pour moi de me faire aujourd’hui l’écho de la voix de Madame Aung San Suu Kyi, prisonnière d’opinion et de conscience en Birmanie, et de pouvoir vous inviter à faire en sorte que, oui, Mesdames et Messieurs, «notre liberté serve la sienne
»!

Voir aussi le site des éditions des femmes

Solidarité avec les femmes du sud de la méditerranée

Appel à manifester le 5 mars, à l’occasion de la Journée internationale des femmes

Quand les femmes tunisiennes, égyptiennes, algériennes… brisent leurs chaînes,
ce sont les femmes du monde entier qui avancent avec elles !

Comme chaque année, nous participerons à la manifestation pour les droits des femmes organisée à l’occasion du 8 Mars, avec les associations de femmes, les syndicats et les partis.
Cette manifestation est placée cette année sous le signe de la solidarité avec les femmes du Sud de la Méditerranée, engagées avec courage et détermination pour la démocratie et pour leurs droits qui en font partie intégrante.

C’est de Tunisie, là où les femmes sont le plus activement présentes à tous les niveaux de la société, que s’est élevé le souffle de liberté qui anime aujourd’hui tant de peuples longtemps soumis à la dictature.  Il faut partout compter sur la force des femmes, leur refus de l’oppression, leur goût de la vie, pour porter le mouvement plus avant, pour résister aux tentatives de restauration, aux conservatismes, aux intégrismes.
Les femmes doivent pouvoir participer à parité aux décisions politiques, déployer leurs compétences et leurs qualités partout où se dessine le nouveau visage de leurs pays parce qu’elles sont les garantes du respect des valeurs démocratiques, de la justice et de la dignité des peuples.
Avec elles, nous demandons la suppression de toutes les lois qui oppriment, discriminent, assujettissent les femmes ; l’inscription de l’égalité des femmes et des hommes dans toutes les constitutions et les lois, la levée de toutes les réserves à l’application de la Convention des Nations Unies pour l’Élimination de toutes les Discriminations à l’Encontre des Femmes; la séparation de la Religion et de l’État.

Manifestons nombreuses et nombreux. Rendez-vous samedi 5 mars 2011 à 14h30 sur le parvis du Trocadéro.

Les femmes tunisiennes en marche pour l’égalité

Solidarité avec les femmes tunisiennes en marche pour la citoyenneté et l’égalité

Après quatre semaines de manifestations contre le chômage, la corruption et la répression policière, parties le 17 décembre 2010 de la ville de Sidi Bouzid et suivies d’une grève générale, le Président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali démissionne. Face au risque que représente le risque de prise de pouvoir par l’islamisme, les femmes tunisiennes se sont mobilisées et ont été au premier plan de la lutte pour la démocratie, la laïcité et l’égalité entre les femmes et les hommes.
En janvier, des organisations de femmes et des personnalités publiaient un Manifeste dans lequel on pouvait lire:
« Nous sommes animées par une vive conviction que ces réformes institutionnelles et politiques se doivent d’être garantes d’une égalité parfaite dans les droits et les devoirs. La femme tunisienne est une femme moderne qui participe activement à dessiner le paysage politique, social et culturel du pays. Il est donc impératif que ces réformes consacrent la séparation du religieux et du politique, et garantissent l’égalité et les droits de tous les Tunisiens et de toutes les Tunisiennes à une vie politique et sociale émancipée et digne ».

Samedi 29 janvier 2011, à Tunis, des femmes marcheront pour la citoyenneté et l’égalité, à l’appel de l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates, de l’Association des Femmes Tunisiennes pour la Recherche sur le Développement, et de la Commission Femmes de l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens.

En solidarité avec elles, l’Alliance des Femmes pour la Démocratie appelle les femmes et les démocrates à se retrouver ce même samedi 29 janvier, à Paris, à la Fontaine des Innocents, place Joachim du Bellay (75001), à 16 heures, au rendez-vous donné par les représentantes en France de ces associations tunisiennes.
28 janvier 2011

Aidons les habitants du Var

Suite aux inondations de ces derniers jours, des femmes, des hommes, des enfants, des personnes âgées ont perdu tous leurs biens et sont en grande détresse.

L’Alliance des Femmes pour la Démocratie, mobilisée sur place, organise une collecte pour leur venir en aide et leur apporter des produits de première nécessité,et tout ce dont ils auront besoin pour recommencer à vivre normalement.

Manifestons notre solidarité
en envoyant des chèques à l’ordre de « Alliance des Femmes » mentionnant au dos « Solidarité avec les sinistrés du Var » ou en faisant un don en ligne.
Tous les gestes comptent même des dons de 10 euros !

Faisons une chaîne humaine en diffusant cet appel autour de vous

Solidarité avec les femmes d’Hassi Messaoud

Actuellement, comme en 2001, dans le Sud de l’Algérie, à Hassi Messaoud, des hordes d’hommes se livrent à de véritables pogroms contre des centaines de femmes venues travailler dans la région.
Ils viennent les chercher dans leurs habitations pour les voler, les violer, voire les tuer. L’État algérien n’intervient pas.
La mobilisation est vitale pour exiger qu’il poursuive les criminels et apporte aide, réparation et sécurité aux femmes.
L’Alliance des Femmes pour la Démocratie se joint aux associations algériennes et françaises ainsi qu’aux partis qui appellent à un rassemblement devant l’ambassade d’Algérie lundi 10 mai, de 18 à 20 heures, place Narvik, Paris 8ème, métro Courcelles, en solidarité avec les femmes agressées à Hassi Messaoud.
Les violences misogynes sont chaque jour plus nombreuses et plus meurtrières.
Il est très important de manifester un engagement à les combattre là-bas et ici, comme partout dans le monde.

Solidarité avec Taslima Nasreen, privée de liberté

Taslima Nasreen

Décembre 2007 Après avoir dû s’exiler en 1994 du Bangladesh, son pays, où sa vie était menacée par une fatwa des intégristes musulmans, c’est maintenant en Inde que Taslima Nasreen, écrivain et grande figure du combat pour les droits des femmes, est en danger.
Elle était à l’automne dernier agressée physiquement par des groupes islamistes tandis que d’autres mettaient sa tête à prix, et d’autres encore réclamaient son expulsion.
Elle a été contrainte de quitter sa maison de Kolkata, dans l’Etat du Bengale, et vit aujourd’hui en un lieu tenu secret, confinée dans une chambre dont elle ne peut pas sortir, interdite de contacts avec le monde extérieur.
Taslima Nasreen doit pouvoir vivre, se déplacer en Inde et dans le monde en toute hospitalité et en toute sécurité!
Mobilisons-nous, manifestons-nous auprès des autorités indiennes.

Taslima Nasreen à Paris, au colloque
« Femmes en mouvements, hier et aujourd’hui pour demain » organisé par l’AFD

Octobre 2006 – Intervention
« Ma maison, c’est l’amour que je reçois des femmes »
« (…) Personne ne m’a poussée à contester, mais dès mon tout jeune âge, j’ai eu très fortement le sentiment de l’importance de lutter contre l’oppression. Personne ne m’a demandé de verser des larmes, mais j’ai pleuré. Personne ne m’a suggéré que je pouvais aider à changer l’état des choses, mais j’ai voulu faire quelque chose de constructif et j’ai écrit des livres. J’ai écrit sur la nécessité pour les femmes de comprendre pourquoi elles sont opprimées et pourquoi elles doivent se battre contre l’oppression. Pendant des siècles, on a appris aux femmes qu’elles sont les esclaves des hommes, qu’elles ne doivent pas contester le système patriarcal, qu’elles doivent rester silencieuses face à leurs violeurs. De ce fait, il a été difficile pour les femmes d’accepter l’idée qu’elles sont des êtres humains comme les autres et qu’elles ont le droit de vivre comme des êtres humains, dans l’indépendance et l’égalité. Par mon écriture, j’ai essayé d’encourager les femmes à combattre pour leurs droits et leur liberté. Ma voix a donné aux femmes la possibilité de penser différemment. Les fondamentalistes religieux et les machistes n’ont pas apprécié. Ils ont refusé d’avoir la moindre tolérance à l’égard de mes idées. Ils n’étaient pas d’accord pour qu’une femme brise ses chaînes et devienne libre. Ils ne pouvaient tolérer que je dise que les textes religieux sont dépassés et déplacés. J’ai provoqué leur colère parce que j’ai affirmé que la loi religieuse, qui pratique la discrimination à l’encontre des femmes, doit être remplacée par un droit laïc dans un code civil unique. Rapidement, des centaines de milliers d’extrémistes sont sortis dans les rues et ont demandé que je sois exécutée par pendaison. On a lancé une fatwa contre moi, on a mis ma tête à prix. Au lieu de s’en prendre aux fondamentalistes, le gouvernement s’en est pris à ma personne. Il a ouvert une instruction contre moi pour blasphème. On a lancé contre moi un mandat d’arrêt. Je n’ai eu d’autre choix que de me cacher. Après le versement d’une caution, j’ai dû quitter mon pays. Depuis, j’ai essayé de rentrer dans mon pays, mais c’est impossible. On ne m’y autorise pas. Malgré toute cette pression, j’ai continué à écrire. Dans mes poèmes, mes textes en prose, mes essais, mes romans, j’ai défendu les opprimés. J’ai réclamé avec force l’égalité et la justice, la justice pour tous, quelle que soit leur religion et quel que soit leur sexe. Je me suis exprimée avec force en faveur de la séparation de la religion et de l’Etat, en faveur d’un droit laïc, en faveur d’une éducation laïque. (…) J’ai pris la plume pour dénoncer toutes les formes de violence physique et sexuelle, le terrorisme religieux et les discriminations patriarcales contre les femmes. Et j’ai un rêve : je rêve d’un monde où aucune femme ne sera opprimée, où aucune femme ne sera victime de trafics, de jet d’acide, de viol, d’agression sexuelle. Je rêve d’un monde où les êtres humains se respecteront les uns les autres, où ce respect ne débouchera pas sur la guerre, le sang versé, ou la violence. J’ai pris la plume pour que mon rêve devienne réalité, pour qu’advienne un monde éthique où l’humanité prospèrera avec des êtres humains non pas pleins de haine mais pleins d’amour. Dans ce combat pour un humanisme laïc, mon arme c’est ma plume mais c’est avec leurs épées que les extrémistes religieux sont venus pour me tuer. Ils ont brûlé mes livres, ils ont poursuivi mes éditeurs pour m’avoir publiée, et ils ont attaqué les librairies où mes livres sont en vente. Ma liberté d’expression a été constamment violée par les autorités gouvernementales. J’ai écrit 28 livres, dont cinq ont été interdits par le gouvernement du Bangladesh – d’autres actions ont été engagées contre moi pour interdire mes autres livres. Un tribunal du Bangladesh m’a condamnée à un an de prison pour mes écrits. Récemment, le gouvernement a interdit les quatre volumes de mes mémoires autobiographiques. Dans ceux-ci, je n’ai pas seulement écrit l’histoire de ma vie. C’est aussi l’histoire de milliers de femmes qui vivent dans une société patriarcale où elles souffrent à cause de toutes sortes de traditions. Nous, les victimes, nous devons crier avec force. Il faut qu’on nous entende. Nous devons protester à voix forte et exiger notre liberté et nos droits. Il faut que nous refusions qu’on nous mette les fers, qu’on nous enchaîne, qu’on nous batte, qu’on nous menace. Si les femmes ne se battent pas pour mettre fin à un système religieux patriarcal et oppressif, alors, honte aux femmes ! Honte à nous de ne pas protester, de ne pas combattre, de laisser se perpétuer un système qui affectera nos enfants et les enfants de nos enfants. Mon histoire n’est pas unique. Les expériences que j’ai subies l’ont été malheureusement par des millions d’autres victimes. Dans mes livres, j’ai pleuré sur mon propre sort. J’ai pleuré aussi sur le sort de tous les êtres qui n’ont pas été à même d’avoir la vie productive dont ils sont capables et qu’ils méritent à tous égards. Nous les femmes, nous ne devons pas continuer à pleurer doucement, solitaires et isolées. Et c’est parce que j’ai cessé de pleurer dans la solitude qu’on m’a fait souffrir. J’ai été chassée hors de mon propre pays. Au lieu de pouvoir vivre dans la partie du monde où je suis née et où j’ai grandi, il ne me reste comme alternative que de vivre dans le monde occidental, où je me sens comme une étrangère. Je suis étrangère dans mon propre pays, je suis étrangère en Occident où je vis. Où puis-je aller ? Nulle part. Pour moi, l’exil est un arrêt d’autobus où j’attends l’autobus pour rentrer à la maison. Il y a maintenant plus de douze ans que j’attends en exil. Et je n’ai pas le sentiment qu’il y ait une maison qui soit la mienne, ni un pays qui soit le mien. J’éprouve un sentiment de désespoir et de détresse. Parfois je me demande s’il est vrai que je n’ai pas de maison. Une part de moi-même répond par l’affirmative. Mais une autre dit que non, ce n’est pas vrai. J’ai une maison. Ma maison, c’est l’amour, l’amour que je reçois des femmes, de toutes les femmes de par le monde. C’est cela ma maison, l’amour que je reçois des rationalistes, des libres penseurs, des laïques, des humanistes. L’amour que j’ai reçu de vous, voilà ma maison. Je ne regrette rien de ce que j’ai fait ou de ce que j’ai écrit. Quoi qu’il arrive, je continuerai à me battre contre toutes les forces extrémistes, fondamentalistes, intolérantes, sans compromis, jusqu’à ma mort. Je me réjouis de pouvoir parler dans ce colloque international. Je suis tellement heureuse de voir que les femmes sont unies. Si les femmes s’unissent, tous les problèmes d’inégalité et d’injustice à l’endroit des femmes seront résolus. Si les femmes s’unissent, il deviendra facile pour elles de conquérir le pouvoir politique, le pouvoir social, le pouvoir économique. Je veux exprimer ma gratitude pour la sympathie, le soutien et la solidarité que ce forum des femmes m’a manifestée. Ce soutien me renforce encore dans ma détermination à continuer ma lutte. Merci à toutes et à tous. Merci beaucoup.  » Taslima Nasreen

Nous sommes mobilisées depuis 1994 (voir le catalogue des Éditions des femmes, page 228)
Taslima Nasreen a publié aux Éditions des femmes Femmes manifestez-vous en 1994

Texte mise à jour

Pour la libération des infirmières bulgares

Les cinq infirmières et le médecin bulgares qui, depuis huit ans, étaient détenus dans les prisons libyennes pour un crime qu’ils n’avaient pas commis ont enfin été libérés le 24 juillet 2007. Tout au long de ces huit années de leur détention de nombreuses associations dont  Avocats sans frontières, Ensemble contre la peine de mort, le Collectif SIBEL ; l’Alliance des Femmes pour la Démocratie, le Collectifs des infirmières belges, ont manifesté leur soutien, à ces femmes et à cet homme emprisonnés dans des conditions inhumaines, en organisant une mobilisation permanente et des actions de solidarités innombrables. La Bulgarie, la France, l’Union Européenne, le Qatar, ont mené une action déterminée depuis deux ans pour rendre possible une issue conforme aux droits humains. Ces efforts conjugués ont sauvé leurs vies et permis leur libération, dont nous nous réjouissons de tout cœur.

Pour la libération des infirmières bulgares
Nous pouvons les sauver !
Février 2007 – Pétition
Le 19 décembre 2006, la peine de mort a été prononcée contre cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien. Ils étaient venus apporter leur aide à l’hôpital de Benghazi. Or ils ont été accusés d’avoir délibérément inoculé le virus du sida à des centaines d’enfants libyens qui y étaient soignés.
Depuis sept ans, ils sont détenus en Libye, victimes de torture et de mauvais traitements. Victimes aussi d’un système de santé libyen délabré, qui dissimule ses manques par une injuste calomnie, une détention arbitraire, demain peut-être par un crime.
La Bulgarie fait désormais partie de l’Union Européenne. Avec les gouvernements des pays européens et les États-Unis, elle se mobilise pour tenter de les sauver.
Le 17 janvier 2007, le Parlement européen a condamné le verdict de la cour pénale libyenne. Il a demandé aux autorités libyennes de le faire annuler et au président Kadhafi d’assurer la libération des infirmières et du médecin.
Il est urgent que les 12 et 13 février prochains, le Conseil des Ministres des Affaires Étrangères de l’Union, saisi de cette question par la France, prenne toutes mesures nécessaires à ces fins.
Le 6 octobre 2006, Antoinette Fouque et l’Alliance des femmes pour la Démocratie lançaient un appel :
« Notre solidarité active peut sauver les vies
de Christiana Malinova Valcheva, Valia Georgieva Cherveniaskha, Nassya Stoitcheva Nenova, Valentina Manolova Siropulo, Shezhana Ivanova Dimitrova et Ashraf Ahmad Jum’a
et obtenir leur libération.
Il est urgent de la manifester auprès de l’ambassade de Libye à Paris par des lettres, des télégrammes, des appels (2, rue Charles Lamoureux 75016 Paris – Tél : 01 45 53 40 70)
Parmi les signataires : Michèle André, Vice-Présidente du Sénat, Sylviane Agacinski, Philosophe, Ariane Ascaride, Comédienne, Roselyne Bachelot-Narquin, Députée européenne, Sophie Bassouls, Photographe, Delphine Batho, Secrétaire nationale du PS, Charles Berling, Comédien, Dominique Blanc, Comédienne, Bérangère Bonvoisin,
Comédienne, Chantal Chawaf, Écrivaine, Helène Cixous, Écrivaine, Edith Cresson, Ancienne Première Ministre, Marie Darrieussecq, Écrivaine, Julie Debazac, Comédienne, Francine Demichel, Professeur de droit, Chadhortt Djavann, Écrivaine, Antoinette Fouque, Co-fondatrice du MLF, Michèle Freud, Psychothérapeute, Gisèle Gauthier, Sénatrice,
Sylvie Germain, Écrivaine, Claire Gibault, Députée européenne, Benoîte Groult, Écrivaine, Elisabeth Guigou, Députée, Catherine Guy-Quint, Députée européenne, Gisèle Halimi, Avocate, Françoise Héritier, Anthropologue, Georges Kiejman, Avocat, ancien Ministre, Catherine Lalumière, Ancienne Vice-Présidente du Parlement Européen, Noëlle
Lenoir, Ancienne Ministre, Marie-Noëlle Lienemann, Députée européenne, Macha Méril, Comédienne, Danielle Mitterrand, Présidente de France-Libertés, Fadela M’Rabet, Écrivaine, Taslima Nasreen, Écrivaine, Nelida Piñon, Écrivaine, Michèle Ramond, Écrivaine, Line Renaud, Comédienne, Sonia Rykiel, Créatrice de mode, Coline Serreau, Réalisatrice, Christiane Taubira, Députée, Alain Touraine, Sociologue, Simone Veil, Membre du Conseil Constitutionnel…
Et les associations : Arborus, Confédération syndicale des familles monoparentales, Elles Aussi, Maia, SOS femmes de Meaux et Jacques Lansac, Président du Collège national des Gynécologues obstétriciens français.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Séminaire sur la pensée d’Antoinette Fouque

Sorbonne avec Antoinette Fouque

La Sorbonne Nouvelle-Paris III et l’équipe « Centre de Recherches en Études féminines »,
dans le cadre du séminaire « Diversités culturelles, différences sexuelles » de Mireille Calle-Gruber (Paris VIII)
et l’Institut d’Enseignement et de Recherche en Sciences des Femmes a organisé un Séminaire avec Antoinette Fouque Jeudi 10 mai 2007
Communications :
Eberhard Gruber : Pour une placentologie
Francois Guery, Professeur de philosophie (Lyon III) : La chair qui pense
Anne-Marie Planeix, Professeure de philosophie : D’un Matérialisme
Chantal Chawaf, écrivaine : Ecriture Matricielle, Ecriture Matricide
Antoinette Fouque, co-fondatrice du MLF et créatrice de « Psychanalyse et Politique », psychanalyste : « Gravidanza »
Débat avec :
Armelle Lebras-Chopard, Professeure de Sciences politiques (Université de Versailles), Francine Demichel, Professeure de droit (Paris VIII), Michèle Ramond écrivaine, Professeure de littérature (Paris VIII), Francoise Ducrocq, Professeure d’histoire de la civilisation britannique (Paris VII Denis Diderot, Institut Emilie du Châtelet), Milagros Ezquerro Professeure de théorie littéraire (Paris IV), Jean Pierre Sag, Psychanalyste, maître de conférence (Paris I-Panthéon Sorbonne), Colette Deblé, artiste peintre, Florence Emptaz, écrivaine, Séverine Auffret, philosophe (Université Populaire de Caen), Bibia Pavard, Historienne (Institut d’Études Politiques de Paris), Nadia Setti, Professeure d’Etudes Féminines (Paris VIII)
Mélina Balcazar, Hawa Konte, Béatrice Rodriguez, Mélanie Sag, Arafat Sadallah, doctorantes et des femmes  du groupe « Psychanalyse et Politique ».
Nous vous informerons des dates des prochains séminaires.

Ils ont lapidé Ghofrane

Ils ont lapide Ghofrane

Octobre 2004, le corps de Ghofrane Haddaoui, 23 ans, est découvert sur un terrain vague de Marseille, recouvert de multiples blessures, le crâne défoncé. L’autopsie établira que la jeune femme est morte après de longues heures d’agonie. Profondément atteinte, sa mère entreprend alors avec une détermination et une force peu communes de découvrir la vérité, une façon de se battre pour sa fille et de permettre à sa famille de traverser l’épreuve debout. Parallèlement à l’enquête de police, et avec une énergie désespérée, elle se bat sur tous les fronts, créant un vaste mouvement de solidarité, et commence ses propres recherches, aidée de ses autres enfants et des amis plus ou moins proches, sincèrement touchés par l’horreur du drame. Alors que les premiers éléments de l’enquête officielle se limitaient à un suspect, elle parvient à retrouver des témoins qui amèneront à deux inculpations supplémentaires. Il est essentiel pour cette mère en deuil d’infirmer la théorie de la défense plaidant, classiquement, un crime passionnel et d’établir que sa fille a été lapidée, par plusieurs personnes, de la façon la plus terrible qui soit. Pour que justice soit faite.

En solidarité avec Monia Haddaoui, les éditions Des femmes-Antoinette Fouque publient son témoignage, « Ils ont lapidé Ghofrane » en 2007, se porte partie civile à ses côtés lors du procès qui s’est tenu du 10 au 13 avril 2007.
Le 13 avril 2007 à 18h, l’AFD appelle à un rassemblement devant la cour d’assise des mineurs d’Aix en Provence organisé par le comité de soutien à Ghofrane qui a rassemblé plus de 200 personnes.

Journée internationale des femmes, 9 mars 2007

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Grand rassemblement à l’Institut océanographique de Paris.
Plus de 500 personnes, de différents horizons politiques, se sont retrouvées à l’Institut Océanographique et ont débattu pendant six heures de l’état des lieux pour les femmes et de la situation politique inédite en France, où une femme de gauche, Ségolène Royal, a des chances d’être élue à la présidence de la république.
Trois grands thèmes ont été abordés : développement démocratique, développement économique et développement humain. Ils ont permis de formuler des propositions en vue d’élaborer une politique globale pour les femmes.
La solidarité internationale pour Aung San Suu Kyi et pour les infirmières bulgares, gravement menacées aujourd’hui, a eu une large place.

La démocratisation de la société : les femmes en politique et la parité
Elisabeth Guigou, députée socialiste de Seine-Saint-Denis, ancienne ministre et Anne Hidalgo, première adjointe au Maire de Paris, conseillère régionale socialiste d’Ile-de-France, ont souligné la nécessité de  » terminer la révolution de la parité » à tous les niveaux et dans tous les organes représentatifs et ont affirmé l’importance du vote pour Ségolène Royal.
Christiane Taubira, députée de Guyane du Parti radical, ancienne députée européenne, a déclaré avec force « Nous femmes, nous donnons assaut au pouvoir, oui, nous allons prendre la citadelle …» et a développé l’idée de Aung San Suu Kyi : « Ce n’est pas le pouvoir qui corrompt mais la peur ».
Plusieurs femmes élues Huguette Legros, Reine Mataix et Marie-Thérèse Guidoux, membres de l’association « Elles aussi », ont témoigné de la rudesse du combat quotidien pour transformer les pratiques de la vie politique et insisté sur la nécessité de la parité à toutes les élections.
Antoinette Fouque, qui a animé les débats, a rappelé que le mouvement des femmes, indépendant des partis, avait été le moteur de toutes ces avancées, entraînant la gauche, avec le relais des femmes dans les syndicats et les partis, et finalement aussi la droite, jusqu’aux grandes réformes législatives pour les droits des femmes : la loi sur l’IVG, par exemple, arrachée par les luttes des femmes, défendue par une ministre de droite et votée grâce aux voix de la gauche ; la loi sur la parité voulue par un gouvernement de gauche et adoptée aussi avec des voix de droite : « La révolution du symbolique est enracinée puissamment à gauche…ici, parler des femmes, c’est presque parler de la gauche » a-t-elle ajouté.
Claude du Granrut, ancienne députée européenne et vice présidente UDF du Conseil régional de Picardie, a témoigné de la nécessaire solidarité -au-delà des appartenances politiques- entre les femmes du mouvement et les femmes politiques, de gauche, de droite. Elle dit l’avoir expérimentée au Parlement européen alors qu’Antoinette Fouque y était élue, et fait le constat que, au-delà de toutes les victoires, la bataille devait absolument être poursuivie.
La journaliste Christine Clerc, qui a précisé n’avoir pas encore fait son choix pour l’élection, a évoqué la misogynie des médias, en général et à l’égard de la candidate socialiste, en particulier, posant cetet question cruciale « Comment pourrait-il y avoir une parité en politique si les femmes restent invisibles ou sont l’objet d’attaques incessantes dans les médias ? », s’est-elle très légitimement demandé.
Analyse et questions relayées au cours de la soirée par Isabelle Germain co-présidente de l’Association des femmes journalistes, puis par Marlène Coulomb, Professeure en Sciences de l’information et de la communication à l’Université de Toulouse.
Maité Albagly, pour le Planning familial, a dit combien elle approuvait dans le programme de Ségolène Royal, la gratuité de la contraception pour les jeunes filles avant 25 ans et la promesse de loi cadre contre les violences. Elle a demandé un vrai ministère de l’Egalité hommes-femmes,  qui constitue un « observatoire interministériel » et soit doté de « vrais moyens » pour que les promesses faites depuis de nombreuses années soient enfin tenues.
Dans le même sens, Antoinette Fouque a souhaité, comme elle l’avait fait dans une proposition à Michèle André, alors Secrétaire d’Etat chargée des droits des femmes, la création d’un poste de Vice-premier ministre, de l’autre sexe que celui du premier ministre. La parité dans la prise de décision deviendrait plus effective au plus haut niveau, et cela permettrait également de prendre en compte la transversalité des questions des femmes
Dans ce débat sont intervenus également Kate Millett et Alain Touraine. La première, grande figure du féminisme américain, écrivaine, qui, après avoir rendu hommage aux luttes des femmes iraniennes, -33 militantes des droits des femmes emprisonnées à Téhéran le 4 mars 2007 -, a déclaré : « Partout des femmes se lèvent en toute indépendance, rien ne les arrêtera et c’est avec une grande joie et beaucoup d’admiration que, depuis les Etats-Unis, nous suivons le parcours de Ségolène Royal ».   Le second, sociologue, auteur du récent « Le Monde des femmes », a dit son inquiétude devant les régressions qui menacent la société française et placé au centre des débats le problème des femmes, « le problème le plus général, celui qui touche le plus d’aspects de notre société et de notre culture ».

Laïcité
Wassyla Tamzali, ex-responsable du programme femmes à l’UNESCO, est venue d’Alger apporter son soutien à Ségolène Royal dont la candidature est si importante pour les femmes. Elle a souligné la nécessité absolue pour la France, de défendre la laïcité et regretté vivement qu’il y ait «dans la société politique française une trop grande tolérance pour l’infériorisation des femmes d’autres cultures ».  Les conventions bilatérales avec l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, sont notamment, le signe d’ «une acceptation profonde de l’inégalité» et il faut y mettre fin.
Elle a été vivement appuyée par Jacques Lansac, Président du Collège des gynécologues-obstétriciens de France. Celui-ci a protesté contre des atteintes violentes au principe de laïcité de la part d’intégristes religieux dont des femmes sont trop souvent victimes dans les hôpitaux, ainsi que les équipes soignantes, .
De même Agnès Maresse, la secrétaire générale de l’ACGF (Action Catholique Générale Félminine), s’est réclamée de la laïcité comme d’ une valeur de notre démocratie, portée par les femmes de son association.
Antoinette Fouque a mis en évidence que « les femmes qui n’ont jamais fait partie du « clergé », des « clercs » , sont, au sens propre comme au sens figuré, « la laïcité même ». Ségolène Royal rend au peuple les trois vertus que les religions ont confisqué à leur profit : l’espérance, la foi, la charité qui sont celles des femmes » a-t-elle dit, ajoutant que sa candidature représente « une sortie des monothéismes, tous écrasants pour les femmes. »

Lutter contre la pauvreté et les violences à l’égard des femmes : la condition d’un développement durable
Le constat général est très négatif avec une pauvreté et une précarité qui se féminisent toujours davantage et dont les effets sont particulièrement dévastateurs pour celles qui élèvent seules leurs enfants. Avec aussi une montée des violences contre les femmes dans la famille comme à l’extérieur, sans que les pouvoirs publics n’aient mesuré l’urgence de les combattre globalement et avec détermination.
Seynabou Dia, Directrice générale adjointe du Secours populaire français, a relevé que la pauvreté des femmes reste « invisible »,alors même que la majorité des RMIstes sont des femmes, que 8000 d’entre elles vivent en-dessous du seuil de pauvreté et que bien d’autres faits et chiffres démontrent sa réalité.
Marie-Noëlle Blazy, de l’Association pour la réinsertion sociale à Marseille, a rappelé que 10 000 adolescentes deviennent mères chaque année et se retrouvent privées de tous droits sociaux, menacées plus grand dénuement.

Monia Haddaoui a témoigné de son combat pour obtenir justice pour sa fille Ghofrane, et appelé à la mobilisation au moment du procès de ses meurtriers présumés, qui doit avoir lieu les 10, 11, 12 avril aux Assises d’Aix-en-Provence et auquel L’Alliance des femmes pour la d émocratie sera partie civile.
Muriel de Gaudemont, présidente de la Commission femmes d’Amnesty International qui fait campagne contre les violences faites aux femmes, s’est scandalisée de l’absence de réaction de la société française devant le fait qu’une femme est tuée, par un proche, tous les trois jours au pays des droits de l’homme.
Céline Laplante, responsable d’un foyer de femmes battues à Meaux a constaté que ce drame social est toujours tenu dans l’invisibilité et que les structures d’accueil sont très insuffisantes pour faire face aux besoins.
Malka Markovich, directrice pour l’Europe de la Coalition contre la traite des femmes (CATW), a rappelé que la prostitution est la pire des violences et réaffirmé le combat de son association pour obtenir la pénalisation des clients de la prostitution.

La santé génésique et le développement humain
Avec plus de 830 000 naissances en 2006, en France, les femmes ont battu le record de fécondité européen mais de nombreux problèmes subsistent : accès pour les femmes à une médecine spécialisée, lutte contre les contaminations et l’infertilité. La santé génésique doit être reconnue comme une priorité nationale.
Marie-Anick Rouméas, gynécologue médicale, a lancé un cri d’alarme sur le recul du nombre de gynécologues. La relève n’est plus assurée alors que c’est la seule spécialité qui prend en charge la santé des femmes dans sa spécificité et sa globalité. Le recrutement des gynécologues en nombre suffisant doit être relancé.
La contamination par le virus du SIDA frappe de plus en plus de femmes, Barbara Wagner, présidente de l’association Femmes Positives a témoigné de la lutte de ces femmes délibérément contaminées par leur compagnon, leur mari, pour faire reconnaître le caractère criminel de cet acte.
Laure Camborieux, présidente de l’association MAIA contre l’infertilité, a souhaité faire entendre la voix des couples infertiles pour que soient mises en place des mesures qui facilitent les dons de gamètes, et pour que soient discutées la question de l’anonymat du don ainsi que la reconnaissance de «  la gestation pour autrui ».
Régine Sellier, pédiatre à Marseille, est intervenue à propos de l’accouchement sous X :. « L’enfant né sous X n’a pas de filiation, il est a-filiation. Alors que l’enfant est issu du corps d’une femme qui est un être sexué, vivant, qui pense et qui parle, la loi organise ici un statut qui indique qu’ils ne sont nés de personne ».(…) « Cela représente la forclusion du corps de la mère selon le concept d’Antoinette Fouque, c’est comme si ces femmes n’existaient pas, c’est la mise mort symbolique des femmes qui s’opère ici »  
Comment sortir de cette forclusion et pourtant préserver le secret, quand celui-ci est vital pour la mère ?

Les solidarités internationales ont été évoquées tout au long de de cette soirée avec le souci de développer des moyens efficaces pour faire face à toutes les urgences.
Bernadette Sayo, réfugiée politique, Présidente de l’OCODEFAD, a témoigné de son combat et lancé un appel à la solidarité avec les femmes et les enfants victimes de viols pendant la guerre civile de 2002 en République Centre Africaine.
Philippine Leroy-Beaulieu, actrice, initiatrice de l’opération « 90 jours pour sauver Aung San Suu Kyi », est intervenue pour rappeler le scandale de sa détention par la junte birmane et la nécessité de la mobilisation pour sa libération.
Antoine Alexiev représentant d’ « Avocats sans frontières » et Thierry Vernet du collectif SIBEL, évoquaient la même nécessité pour sauver les vies des infirmières bulgares condamnées à mort en Libye. Une cause à laquelle l’Alliande des femmes a significativement contribué.
Antoinette Fouque a évoqué sa rencontre avec Aung San Suu Kyi, à son retour de Pékin en 1995 et rendu hommage à son courage et à sa détermination exemplaires. Elle propose une fédération des associations pour faire face à toutes ces urgences car : « C’est la même cause, c’est la vie ».
Tels sont les enseignements tirés de ces débats qui ont pris fin après minuit, riches d’expériences et « d’espérances » dans un avenir plus solidaire pour tous et plus clément pour les femmes, plus à l’écoute de leurs mouvements vitaux pour la société.

La conviction était partagée par une grande partie des participantes, que pour faire aboutir ces propositions, « côté cœur et côté raison », il faut voter et faire voter pour Ségolène Royal dès le premier tour de cette élection présidentielle.