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Non à l’Ordre machiste et papal – 2

Devant l’immense mobilisation des femmes polonaises début octobre 2016, le Parlement polonais a dû renoncer à son projet d’interdire radicalement le droit à l’IVG (cf. Non à l’Ordre machiste et papal -I ). A peine quelques semaines plus tard, le gouvernement revient à la charge.

Vêtues de noir et parapluie à la main, les femmes sont redescendues dans la rue par milliers dans le pays et ont relancé leur grève. L’occasion de dénoncer également le mépris et la violence à leur égard, notamment de la part de la classe politique, l’ingérence croissante de l’Église catholique dans la politique et un système éducatif trop politisé.
Nous avons manifesté à Paris, le 2 octobre en solidarité avec elles. Nous réaffirmons aujourd’hui cette solidarité avec elles. Nous ne laisserons pas faire!
Le droit à la maitrise de la fécondité est un droit fondamental des femmes! Il faut l’élargir partout dans le monde.

Des milliers de femmes en marche pour la paix

Des milliers de femmes juives, musulmanes, chrétiennes et athées, ont décidé d’unir leurs forces dans un magnifique combat pour la paix en Israël et en Palestine…
Ce mouvement a été baptisé Women wage peace. Il a connu son premier coup d’éclat le 19 octobre dernier, une immense foule de femmes vêtues de blanc ont défilé pacifiquement devant la résidence du premier ministre israélien. De toutes confessions et de tous bords politiques, elles n’étaient là que pour une chose : réclamer la paix.
Depuis de nombreuse marche ont été organisées un peu partout en Israël, en Palestine et en Cisjordanie pour qu’un véritable dialogue s’instaure entre les différentes parties en conflit.
Une démarche apolitique qui, peu à peu, prend une véritable ampleur, comme en témoignent ces magnifiques photos !
Voir la suite
« Les initiatives de paix sont nombreuses mais, bizarrement on en entend très peu parler. Comme si l’on préférait donner systématiquement la parole à ceux qui font le choix de la guerre…Il est grand temps que les pacifistes aient aussi voix au chapitre. Donnons-leur l’audience qu’ils méritent et, alors, peut-être que les choses finiront enfin par changer ! »
Vive Women wage peace !

 

 

Non au hijab aux Championnats d’échecs en Iran

La Fédération internationale d’échec (FIDE) entend que toutes les joueuses se plient à l’obligation iranienne de porter le voile durant la compétition des championnats du monde à Téhéran en février 2017.

Les femmes du monde entier sous hijab !
Cette perspective est révoltante, inadmissible.

Faites circuler et signer la pétition lancée par Nazie Paikidze-Barnes championne d’échecs américaine pour que cette obligation soit levée.
Elle propose des solutions, changer le lieu ou reporter la compétition, exiger que le port d’un hijab soit facultatif, garantir aucune discrimination fondée sur le sexe, la nationalité, et garantir que tous les autres droits humains soient respectés (comme indiqué dans le manuel FIDE).

En Iran, les droits des femmes restent gravement restreint. C’est un combat pour les droits des femmes.

En signant cette pétition, vous pouvez aider à soutenir la cause et faire un changement réel et positif dans le monde.

Pour signer cette pétition cliquez ici

Non à l’Ordre machiste et papal – 1

Grâce à l’immense mobilisation des femmes, le parlement polonais renonce à la loi interdisant l’IVG.
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Que fait l’Union européenne alors qu’un de ses états membres, la Pologne, s’apprête à interdire radicalement le droit des femmes à l’IVG ?

Le MLF et l’Alliance des femmes pour la démocratie sont solidaires des femmes polonaises qui se sont massivement mobilisées contre cette loi et, au nom de ses principes fondateurs, demandent à l’Union européenne d’intervenir.

Dans une résolution du 3 juillet 2002, le Parlement européen avait recommandé aux Etats membres de légaliser l’avortement.
Malgré cette résolution, l’avortement reste interdit à Malte, ou encore en Irlande, où il n’est permis que dans le cas où la vie de la mère est en danger.

Déjà en 2014, le gouvernement de Mariano Rajoy avait tenté de restreindre le droit existant en Espagne. Devant la mobilisation et faute de majorité au parlement il a du retirer ce projet n’autorisant l’avortement qu’en cas de viol ou de danger pour la santé physique ou psychique de la mère.
En Pologne, alors que le droit à l’avortement existait légalement depuis plus de 40 ans, une 1ère loi, datant de 1993, a restreint ce droit. Depuis, l’IVG n’est autorisé que dans trois cas : lorsque la vie ou la santé de la mère est en danger, quand la grossesse résulte d’un viol ou d’un inceste et en cas de pathologie irréversible chez l’embryon.
Aujourd’hui, un nouveau projet de loi interdisant tout recours à l’IVG vient d’être adopté en première lecture à la Diète.
S’il était adopté, les filles et les femmes victimes d’inceste ou de viol n’auraient pas le droit d’interrompre leur grossesse, avec un risque pour leur vie puisqu’il n’existerait plus d’autres solutions que l’avortement clandestin.
Le texte prévoit également des peines allant jusqu’à cinq ans de réclusion pour les personnes qui pratiquent l’IVG, y compris les femmes. (Même les évêques sont contre cette condamnation !)

Face à cette situation scandaleuse dans un pays qui fait partie de l’Union européenne, la seule condamnation officielle à ce jour vient du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes qui a publié un communiqué :  « Le HCE condamne avec la plus grande fermeté cette proposition de loi liberticide et réactionnaire, contraire aux droits humains et, au premier chef, aux droits des femmes » et appelle à une réaction forte des dirigeant(e)s et autorités Européennes.

Les dirigeants de l’Union européenne ont le devoir d’entendre ces femmes et le pouvoir de les aider contre l’autoritarisme de ce régime et ses dérives réactionnaires dont elles sont les 1ères victimes. Nous les appelons à agir avec fermeté.

Voilà près de cinquante ans que le MLF se bat pour qu’aucune loi sur le corps des femmes  ne vienne entraver, leur droit à la maîtrise de leur fécondité.
Nous ne laisserons pas l’édifice monothéiste et patriarcal ébranlé par nos luttes, revenir sur nos victoires

Manifestation Noire contre l’interdiction de L’IVG
Ambassade de Pologne 1 rue Talleyrand 75007 Paris
Le 2 octobre à 15 h
Retrouvez nous devant la stèle de Solidarnosc aux Invalides, venez déposer les avis d’obsèques des droits des femmes en Pologne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cinéma indien, une révolution féministe en marche ?

Dans un pays où les traditions légitiment les violences contre les femmes, le film Déesses indiennes en colère, démontre que le cinéma indien peut se libérer des clichés sexistes et faire des femmes des héroïnes.

Laxmi rentre du marché, un homme la suit, la regarde, insistant. On a toutes connu ça. Laxmi s’arrête, dévisage l’homme, attrape ses mains, et les pose sur ses seins, tout en dévisageant celui qui la reluquait deux minutes plus tôt, avant de lui porter un coup de pied bien placé. Ainsi commence Déesses indiennes en colère, film indien qui bouleverse les codes misogynes de Bollywood et surprend tout du long.

Le pitch est simple, et pourtant, l’histoire est compliquée. Compliquée comme la vie des femmes en Inde. Frieda, Laxmi, Suranjana, Joanna, Pamela, Madhureeta et Nargis se retrouvent réunies à Goa pour préparer un mariage peu conventionnel, un mariage entre deux femmes. Elles sont en short, elles rient, boivent de la bière, parlent fort. Il y a une femme d’affaire divorcée, un mannequin lesbienne, une activiste, une chanteuse, une actrice qui ne veut pas juste remuer son ventre, une servante qui cache une arme, et une seule, en sari, mariée et malheureuse. Des femmes modernes confrontées à la dure réalité de leur pays qui les empêche de s’émanciper. Déesses indiennes en colère est un film sur les femmes, mais avant tout un film sur l’amitié. Des femmes libres et indépendantes qui se soutiennent dans les meilleurs comme dans les pires moments.

Le film est nourri de la certitude qu’ensemble, les femmes sont une force
”, affirme le réalisateur Pan Nalin. Il y a cinq ans, il se fait la réflexion qu’aucun film ne parle de l’amitié entre les femmes, alors que le cinéma indien ruisselle de “films de potes, boostés à la testostérone, comme si les femmes n’avaient pas de potes ou ne pourraient être liées entre elles”. Il se met alors à observer les femmes dans leur quotidien, dans le bus, dans la rue et dans les cafés. Un jour, dans un café de Calcutta, il se retrouve assis à côté d’un groupe de filles, et écoute leur conversation. “Elles parlaient des problèmes qu’elles avaient à résoudre parce qu’elles étaient des femmes, et très vite, leur colère, leur émotion, étaient palpables.” Il finit par discuter avec elles et, ainsi, le scénario de Déesses indiennes en colère émerge. Le réalisateur dit vouloir “révéler” certaines situations dans lesquelles les femmes indiennes se trouvent, aussi bien en société, en amour, en famille ou au travail que dans leur vie sexuelle.

Extrait de l’article de Virginie Cresci dans ChEEk Magazine. Pour lire la suite, cliquez ici

Attentat du 26 juillet 2016 à Saint Etienne Du Rouvray

Nous pensons avec tristesse au prêtre et aux autres victimes de l’attentat du 26 juillet 2016 à Saint Etienne du Rouvray.
Résistons à la haine, résistons à la guerre qui chaque jour s’intensifient en France, en Europe et dans le monde.
Femmes et hommes, solidaires et vigilants,
Mobilisons- nous pour que vive la Démocratie!

Nice, attentat 14 juillet 2016, deuil, colère, compassion pour les victimes

84 femmes hommes et enfants sont morts et des centaines d’autres ont été atteints dans leur chair.
En ce 14 Juillet, Fête Nationale qui célèbre l’abolition de la tyrannie politique et religieuse, la victoire des Lumières et de la liberté, nous réaffirmons notre détermination à lutter contre le terrorisme fasciste, barbare, machiste; notre volonté de vivre libres.
La démocratie , disait Antoinette Fouque, est la forme politique la plus ouverte, la plus vulnérable et la plus courageuse.

Mobilisons-nous pour la défendre et la faire avancer

La promenade des anglais de Raoul Dufy
La promenade des anglais de Raoul Dufy

Pour écouter la chanson: Nissa la belle, cliquez ici

Bientôt une nouvelle loi sur le viol en Allemagne.

L’Allemagne est l’un des pays de l’Union européenne où la définition du viol est des plus restrictives. Ceci a en particulier été mis en lumière lors des attaques massives contre les femmes à Cologne par des milliers d’hommes, le 31 décembre dernier. Depuis, l’actualité a fait revenir la question de l’insuffisance de la loi à propos du procès pour dénonciation calomnieuse intenté à l’encontre d’un mannequin, Gina-Lisa Lohfink, qui avait déposé plainte pour viol.
Devant les critiques virulentes qui n’ont cessé de s’exprimer, le Bundestag a décidé, le 7 juillet dernier, de bouleverser sa définition du viol. Alors que l’actuel article 177 du code pénal, qui remonte à 1998, cantonne le viol aux relations sexuelles obtenues « par la violence, par une menace portant sur la vie ou l’intégrité corporelle », ou lorsque la victime se trouve « privée de toute défense», le nouvel article propose de l’élargir à tout acte sexuel commis « contre la volonté identifiable d’une autre personne » Le « pelotage » en « groupe » deviendrait une infraction spécifique
Le texte rencontre bien des oppositions, et devra être adopté par le Bundesrat, la chambre haute, à l’automne prochain.
Rappelons que l’Allemagne est un pays réglementariste qui considère la prostitution comme un travail et les proxénètes comme des entrepreneurs.
Il y a encore beaucoup à faire pour les droits des femmes !

Droit des femmes à l’IVG aux Etats-Unis, une avancée majeure

La Cour Suprême vient de réaffirmer, le 27 juin dernier, le droit à l’IVG accordant une victoire quasiment historique aux militantes des droits des femmes qui ont manifesté leur joie en se rassemblant par centaines dans la rue.
Par une décision prise par 5 juges contre 3, elle a en effet jugé illégale une loi du Texas adoptée en 2013 qui obligeait les cliniques pratiquant des avortements à posséder des équipements similaires à ceux des hôpitaux. Cette loi avait entraîné de nombreuses fermetures d’établissements et une difficulté plus grande pour les femmes devant avorter.
Barack Obama a manifesté lui aussi, sa satisfaction en déclarant : « Chaque femme jouit d’un droit constitutionnel à faire ses propres choix en matière de procréation ».
Légalisé en 1973 par l’arrêt Roe versus Wade, le droit à l’IVG n’a cessé depuis d’être attaqué de la manière la plus violente. Une forte délégation de l’Alliance des Femmes pour la Démocratie, conduite par Antoinette Fouque était présente à Washington le 9 avril 1989, en solidarité avec le Women’s Lib mobilisé pour sa défense.
Nous nous réjouissons vivement de cette victoire qui demeure cependant menacée car si Hillary Clinton s’est prononcée avec force pour ce droit des femmes, Donald Trump a d’ores et déjà signifié qu’il reviendrait dessus s’il était élu.

Antoinette Fouque et une délégation de l'Alliance des femmes à la manifestation du 9 avril 1989 pour la liberté de l'avortement.
Antoinette Fouque et une délégation de l’Alliance des femmes à la manifestation du 9 avril 1989, à Washington, pour la liberté de l’avortement.

Sexisme : circonstance aggravante pour les crimes et délits

Un amendement visant à faire du sexisme « une circonstance aggravante de tous les crimes et délits, au même titre que le racisme et l’homophobie » vient  d’être adopté par les députés, le 16 juin 2016. C’est un nouveau pas vers une victoire, après 50 années de lutte dans le cadre du projet de loi « Egalité et Citoyenneté » .

Dès les débuts du MLF, en 1968, avec Antoinette Fouque, la lutte contre les violences faites aux femmes s’est imposée comme une question majeure et une préoccupation incessante. Bien des avancées ont, depuis, été faites : la reconnaissance du viol comme crime, l’incrimination du viol conjugal… Des études et des programmes ont été mis en place par l’Etat et les institutions et la prise de conscience est désormais acquise.
Mais alors que la France a adopté une loi anti-raciste en 1972, après avoir ratifié la Convention des Nations unies contre le racisme, elle s’est jusqu’à ce jour refusé, gauche et droite confondues, à adopter une loi anti-sexiste sur le même modèle, alors même qu’elle ratifiait la Convention des Nations unies sur l’élimination des discriminations à l’égard des femmes de 1979.
Nous la réclamons depuis 1981. Le 9 mars 1983, sous la pression de publicitaires qui refusent, au nom de la liberté d’expression toute limitation à l’usage de l’image des femmes, Yvette Roudy, ministre des Droits de la Femme, doit retirer son projet de loi anti-sexiste, pourtant limité.
Le 15 septembre 1989, à la suite d’attaques misogynes grossières contre Simone Veil, Antoinette Fouque et l’Alliance des Femmes pour la Démocratie, lancent une Pétition pour « la dignité des femmes », demandant une fois encore l’élaboration, l’adoption et l’application de cette loi anti-sexiste.

En 2002, après l’assassinat à Vitry-sur-Seine, de Sohane Benziane, 17 ans, brûlée vive dans un local à poubelles où elle avait été emmenée de force par plusieurs garçons de sa cité,  Antoinette Fouque écrit à Blandine Kriegel, chargée de mission auprès du Président de la République :
« Le même jour, rappelle-t-elle, un jeune homme d’origine maghrébine était tué par balles, à Dunkerque, par un ivrogne forcené. D’emblée, cet acte a, justement, été qualifié d’assassinat raciste et a été condamné par les plus hautes autorités de l’État (…). En revanche, l’assassinat barbare auquel la jeune fille a succombé, malgré son caractère manifestement sexiste, n’a pas été interprété comme tel, et n’a suscité aucune protestation officielle.
Deux poids, deux mesures aussi du côté des médias et de l’opinion qui ont abondé dans ce sens : manifestations de colère et de violence en conséquence pour le jeune homme, silence abyssal pour la jeune fille ».

Antoinette Fouque réitère dans cette lettre (1) sa proposition, faite dès 1989, de modification de la Constitution française, pour que « le bénéfice des droits « inaliénables et sacrés » consacrés par le Préambule de 1946 soit reconnu à « tout être humain, quel que soit son sexe, et dans distinction d’origine ethnique, de religion, d’opinion et d’orientation sexuelle ».
En 2004, premier pas dans ce sens,  Nicole Ameline, fait adopter une loi sanctionnant pénalement  les diffamations ou injures à caractère sexiste, au même titre que celles à caractère raciste ou homophobe.

Mais jusqu’à aujourd’hui, il n’existe pas de reconnaissance des violences et meurtres sexistes (ou misogynes, ou féminicides), contrairement à ce qu’il en est des violences et meurtres homophobes ou racistes. L’adoption définitive de l’amendement soumis au Parlement, et défendu par la députée Maud Olivier, membre de la Délégation aux droits des femmes, constituerait donc une avancée majeure.

(1) Lettre publiée in Antoinette Fouque, Il y a 2 sexes, Le Débat/Gallimard, édition 2004