Aujourd’hui, en France, à la veille des élections législatives précipitées par la dissolution de l’Assemblée nationale, nous en sommes arrivés à un point de bascule ou de rupture où l’extrême droite pourrait accéder au pouvoir.
Ce 9 juin, les citoyennes ont, pour la première fois, porté leur vote du côté du RN en proportion quasi égale des hommes, subissant sans aucun doute son discours spéculant sur l’insécurité et la misère sociale, parce que les femmes sont les plus durement touchées par la montée des violences et de la pauvreté.
L’extrême droite propose une régression historique du droit des femmes
Pour tenter durant ces années « d’attraper » l’électorat des femmes qui lui a dit non de manière permanente depuis 1972, le RN a pris des déguisements, des masques, jusqu’à se proclamer–non sans anachronisme – le parti des femmes ! Encore aujourd’hui il ne craint pas, par machiavélisme électoraliste, d’affirmer haut et fort que son parti « « garantira les droits des femmes » (sic).
Or, depuis des années, de l’Assemblée nationale au Parlement européen, ce parti refuse toutes les avancées des droits et libertés des femmes et s’attaque aux droits acquis par leurs victoires.
Car le RN, comme le FN hier, est l’archétype de la structure patriarcale dont le modèle se lit dans la transmission monarchique absolue du père à la fille : Marine Le Pen est la fille du père, celle qui est toujours du côté de la Loi du Père, de la Puissance paternelle – que nous avons fait abolir du droit français dès 1970.
L’« appel » de ce parti aux « filles et femmes de France » est en réalité un appel à la restauration d’un « ordre viril de France », avec sa tentation familialiste, nataliste, nationaliste, xénophobe.
Sa proposition est celle d’une régression historique du droit des femmes et des peuples dans le monde puisqu’il est l’allié des dictateurs, des autocrates, de tous les partis bellicistes anti-démocratiques qui sévissent aujourd’hui sur la planète et commettent des crimes contre l’humanité sans fin.
Ce parti est né et s’inscrit dans le retour en force de l’extrême droite dominatrice qui prétend effacer les effets profonds, durables et féconds du Mouvement des femmes et des forces démocratiques et modernes que ce mouvement a libérées.
Mobilisons-nous pour une démocratie paritaire
Les femmes, par leurs combats, avec le MLF et les mouvements de femmes, ont mis fin à un droit archaïque et discriminatoire et gagné des droits universels, de la maîtrise de la fécondité aux lois sur l’égalité et la parité, à celles contre le viol et les violences, pour le Pacs, pour le mariage pour tous…
Ces victoires ont permis une formidable accélération de l’histoire : en 56 ans de combats, la condition des femmes a changé plus qu’en 2000 ans.
Les femmes, conscientes de leurs forces, ne laisseront pas une telle régression s’installer !
Elles continueront de lutter contre la « protestation virile » – comme l’a nommée Antoinette Fouque – qui se déchaine en Europe et dans le monde, illustrée à la fois par un retour des religions et des régimes dictatoriaux.
D’un côté agressivité, régression, valorisation de la « personnalité autoritaire », théocratique, machiste, dominatrice, excluante de tout Autre.
De l’autre, évolution, maturation, démocratisation.
Seule une prise de conscience que la démocratie doit compter avec et sur les femmes permettra, par l’impulsion d’une réelle politique paritaire, de sortir des crises présentes et à venir.
Proposons, avec Antoinette Fouque, une lecture plus féconde de l’avenir : « Il y a du côté des femmes un levier pour toute la société. Elles sont aujourd’hui les actrices principales du changement. Il faut compter sur et avec la personnalité démocratique des femmes pour changer de logiciel, pour qu’au lieu d’une philosophie ou d’une économie du profit, du narcissisme, du pouvoir et de la guerre, vienne une économie de la création, de l’hospitalité et de l’éthique. »
Ensemble, ces 30 juin et 7 juillet, en femmes et hommes adultes et responsables, rassemblons nos forces pour faire cesser les « je » et « jeux » électoraux infantiles et mortifères, et, avec maturité, résistons à l’extrême droite et à son économie de mort, faisons prospérer une démocratie paritaire et laïque – politique, sociale, économique, culturelle, civile, réelle et symbolique – qui s’appuie sur les femmes, porteuses d’espérance, créatrices de richesses, et qui sont aujourd’hui partout dans le monde « le front pionner des combats démocratiques ».
Femmes, manifestons-nous !
retrouvons- nous le dimanche 23 juin partout en France
et à Paris, à 14h30 Place de la République
Á l’appel de 200 associations et organisations de femmes.
Nous sifflerons l’alerte haut et fort !
Télécharger l’Appel de l’Alliance des femmes en PDF
Télécharger en PDF : AFD communiqué législatives 2024 2nd tour
Alertes féministes de 200 associations et organisations alertesfeministes.org : Pour trouver tous les lieux de rassemblements en France
Tribune du Mouvement Associatif L’extrême-droite, une menace pour l’action associative et citoyenne
Appel de la Ligue les Droits de l’Homme : Ensemble contre l’extrême droite
Tribune des dissidents en exil à faire barrage contre l’extrême droite